dimanche 15 mars 2020

Fermetures de tous les commerces non-indispensables : "C'est un tsunami"

Fermetures de tous les commerces non-indispensables : "C'est un tsunami"

La fermeture de tous les commerces non-indispensables décidée par le gouvernement ce samedi 14 mars 2020 au soir est une mesure forte et grave selon les professionnels du secteur. Ils craignent pour leur futur.
Tous les bars ferment leurs portes ce samedi soir à minuit.
Tous les bars ferment leurs portes ce samedi soir à minuit. © Maxppp - PHOTOPQR/LECOURRIERPICARD
Sur les coups de 19h30 ce samedi 14 mars 2020, le Premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé la fermeture en France de tous les commerces "non-indispensables" jusqu'à nouvel ordre. Seuls les magasins alimentaires, les pharmacies, les banques, les pompes à essence resteront ouverts.
Une nouvelle qui a frappé et choqué nombre de commerçants à Rouen. "On en parle beaucoup mais on ne l'a jamais vécu, témoigne David, gérant du restaurant D'Eux-mêmes dans le centre-ville de Rouen. Qu'est-ce qu'on fait de nos produits frais ? Il y a de la viande, des poissons, des huîtres... On a beaucoup de frigos ! Tout va à la poubelle ! Comment on gère nos salariés ? C'est le néant ! On est complètement perdus." 
Comment on gère nos salariés ? C'est le néant ! On est complètement perdus - David, gérant d'un restaurant de Rouen
"C'est un tsunami", complète Philippe Coudy, président de l'UMIH en Seine-Maritime (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie). "Il n'y a pas d'autres termes... On va l'appliquer, mais cela n'enlève pas l'inquiétude de savoir comment on va traiter tous ces coûts." Lui s'inquiète pour la suite : "Des mesures de chômage partiel avaient été prises. J'espère qu'il y en aura d'autres, car elles sont insuffisantes face à une fermeture totale." 
Si les bars ferment, ce n'est pas le cas des tabacs. Ce qui pose un problème pour les gérants de... bar-tabac. Iliès Khaldi, qui gère un commerce sur la rive gauche à Rouen est un peu perdu : "Est-ce que je dois séparer mon bar en deux, mettre un drap blanc sur le côté pour faire une délimitation ? Dans ces commerces, on gagne presque tout sur le côté restauration. Le tabac, c'est à la marge. Donc à la limite il aurait fallu tout fermer, comme ça on était tranquilles..."
J'ai le cœur lourd - Richard Patri, président de la CSCN
Il n'y a pas que les commerces de bouches qui ferment leurs portes. Les magasins de vêtements, de meubles, les lieux de culture ferment tous aussi. Les cinémas, qui pour l'instant subsistaient, ne résistent plus. Richard Patri, le président de la chambre syndicale des cinémas de Normandie a le cœur lourd : "C'est une tristesse profonde, c'est historique. L'avenir de la nation est capital et l'on va s'y conformer strictement. Le cinéma est un lieu de culture proche des territoires et que ce cette crise nous oblige à éteindre cette lumière au cœur de nos villes, cela me rend extrêmement triste."

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